« Si viser avec la technique améliore le tir, souffler avec l'esprit améliore l'homme. »M-L Dioptaz
Parfaite symbiose entre la méditation et l'action, la Voie du Sarbacana nous invite à placer notre attention là où l'instant présent délivre son enseignement. En cela, cette école participe des voies du Taoïsme, du Ch'an, du Zen ou de toute autre discipline qui nous invite à nous poser sur "l'ici-maintenant".
la pratique de la sarbacane est ici élevée tout à la fois au niveau, d'une méditation Zen, d’un Qi gong, d'un Art et d’un Sport.
Liant objectif, intuition, décision et action en un seul et même souffle. C'est mettre en pratique, au cœur d'un acte décisif et radical, cette autre façon d’être au monde que nous révèle la méditation.
C'est une Voie de réalisation qui propose d’observer et d’actualiser les mécanismes de la conscience liés à la respiration, de découvrir et d' expérimenter ce lieu en nous, où lâcher-prise et prise de décision ne font plus qu'un.

Le principe
Le Sarbacana utilise un geste du souffle qui prend naissance au centre du corps, dans le ventre (le hara), en un même lieu que les chants et les rires, mettant en jeu le couple abdomino-diaphragmatique. (Avec les stimulations du parasympathique dont les effets bénéfiques sur le bien être sont, à présent, bien connus).
Ce puissant jet de souffle est comparable au "Kiaï !", ce cri-souffle-énergie utilisé dans les arts martiaux qui transforme l'expiration ventrale en une énergie jaillissante qui dynamise le mouvement dans une action décisive. Comme le « Raaan ! » qui accompagne la cognée du bûcheron, dans la pratique des arts martiaux le "kiaï" doit jaillir au même instant que la production de l’acte : frapper, trancher, lâcher la flèche, etc.
Dans la pratique du Sarbacana il ne peut en être autrement car c’est ce "kiaï" qui propulse la très lourde flèche.
Le « "kiaï-de-silence" Sarbacana, fusionne : intention, objectif, intuition, décision, action, en un seul et même souffle.
Et c’est cette synergie qui va être explorée durant la pratique.
L’essence du protocole va consister à éclairer, de l’attention la plus fine, l’exact instant de la naissance du "kiaï" et la résonance de son feed-back dans la totale immobilité silencieuse de l’instant qui suit.

Mouvement et immobilité sont inséparables. Lorsque nous sommes immobiles en Méditation, le souffle continue son Qi Gong au sein de cette immobilité. A l'inverse, lors du Qi Gong l'attention qui permet l'articulation des mouvements est, elle, parfaitement immobile, comme assise en Zazen au sein de cette mouvance.
Immobilité et mouvement sont, en quelque sorte, des effets de surface car, à chaque instant et en toutes circonstances, ils sont toujours présents simultanément en un même lieu d'existence. Ce qui doit être amené à la conscience, c'est le mode de vigilance qui permet d'éclairer l'entièreté de ce phénomène, cette forme d'intelligence qui se révèle être totalement trans-paradoxale. C'est sur cette qualité de présence que s'articule la pratique des jets-de-souffle Sarbacana.

Phénoménologie du souffle Sarbacana
Toute personne ayant pris le temps d'observer les mécanismes de son souffle sait que: chaque sentiment, chaque émotion, chaque état d'être est accompagné d'une respiration spécifique. Mais ce qui est vraiment très intéressant, c’est que la réciproque est vraie ! Modifier son souffle permet de changer d'état d'être.
Un processus psychomoteur naturel qui est, en quelque sorte, une technologie psycho-corporelle basique, une ergonomie de l’Humain étonnante et pourtant très souvent négligée comme laissée à l’abandon.
Dans une sarbacane-Sarbacana tous les types de souffles peuvent projeter les très lourdes flèches, et l'on peut souffler ces flèches dans toutes les dispositions d'esprit (anxiété, colère, compétition, catharsis, sérénité )
Mais on peut observer que chaque état d'esprit n'a pas la même attitude dans la relation au but qu'il se donne à atteindre, ni le même épanouissement une fois le but atteint.
Apprivoiser ces divers modes respiratoires et les qualités d’attentions qu’ils induisent et qui les induit est l'une des dimensions recherchée dans la pratique du Sarbacana.
Le Sarbacana met en évidence le fait qu'apprivoiser l’instantanéité de la prise de décision par le souffle est primordial pour l’entrée dans l’action.
La pratique du Sarbacana délie le diaphragme, et un diaphragme délié éclate volontiers de rire.
Mais comme le rire pareillement lui aussi nous délie le diaphragme,
il se révèle être un entraînement idéal pour cette école du souffle.
Et ceci d'autant plus que la présence du rire nous semble formidablement décapante pour préserver le sérieux de nos méditations.
Le Souffle du Printemps du 21 au 23 Mars à Nantes
L’événement « Le Souffle du Printemps » propose des rencontres dans le but d’ouvrir une voie à une participation active et consciente du public à des ateliers ou des animations qui demandent une attention particulière autour de la danse, la musique, autour de pratiques martiales, méditatives et contemplatives.
